Bonniel'assiste dans des attaques, des braquages et finalement des meurtres. En fin de compte, douze personnes sont tuées au Texas et dans les Etats proches, par le couple rejoint par Buck et sa
23 mai 1934. Il est 9H du matin près de Black Lane en Louisiane, États Unis. Alors qu’ils allaient partir, lassés de planquer depuis le milieu de la nuit, les policiers sursautent. Une voiture arrive. Ils en reconnaissent le conducteur. Aussitôt plusieurs rafales éclatent. La voiture dérape et échoue dans le fossé de la route 154. 150 balles ont traversé l’habitacle. Bonnie Parker et Clyde Barrow, 23 et 25 ans sont morts. Bonnie nait au Texas, élève brillante, elle plaque l’école a même pas 16 ans pour épouser Roy son premier mari, un mariage assez court puisqu’assez vite le mari est enfermé en prison. Devenue vendeuse, elle rencontre le beau Clyde Barrow. Brun, les traits fins, Petit voleur au départ, il tue ensuite. En prison d’abord, pour se débarrasser d’un détenu qui veut l’agresser sexuellement. Très vite après leur rencontre, Bonnie et Clyde volent et ils n’hésitent pas à tuer dès qu’ils se sentent en danger. Leur gang grossit de Buck le frère de Clyde et de Blanche sa femme. Au fil de leurs pérégrinations criminelles, les frères Parker sont accusés de pas moins de 14 meurtres en moins de 4 ans. Ces affaires font la une. Bien vite la presse se passionne surtout pour le jeune couple qui n’a peur de rien et puis ils sont beaux et amoureux. L’opposé de ce qu’on imagine de criminels. En plus Bonnie est douée pour les mots et écrit de beaux poèmes. C’est donc avec fascination autant qu’avec répulsion que les journalistes commentent les exploits criminels de Bonnie et Clyde. Les rangers, eux, avaient ordre de les avoir morts ou vifs après le meurtre de deux jeunes policiers ayant eu le malheur de croiser le couple infernal. Bonnie et Clyde deviennent aussitôt des légendes. Sur le lieu même de leur mort certains tentent de voler des bouts de vêtements comme des reliques. lls seront plus de 20 000 à assister à leurs obsèques. Objets de films, de nombreuses chansons, fascinants de cruauté et de romantisme, Bonnie et Clyde resteront dans la mémoire de la justice comme le couple de criminels le plus uni que des innocents aient pu croiser sur leur route.
ParJ. DE BARONCELLI. Publié le 26 janvier 1968 à 00h00 - Mis à jour le 26 janvier 1968 à 00h00. Lecture 3 min. Nue sur son lit, Bonnie se prélasse et rêvasse. Par la fenêtre elle aperçoit
"Je t’aime… moi non plus" avec Jane Birkin Assurément, l’un des plus mythiques duos de la chanson française ! D’autant que Serge Gainsbourg l’a interprété avec deux icônes du grand écran. Car avant le succès de "Je t’aime… moi non plus" avec Jane Birkin, c’est avec Brigitte Bardot qu’il chante ce titre en 1967. Il faut dire que l’actrice lui passe commande elle lui demande de lui composer "la plus belle chanson d’amour qu’il puisse imaginer". Serge Gainsbourg s’exécute. Le lendemain de l’enregistrement, la bande est diffusée à la radio et Gunter Sachs, mari de Brigitte Bardot, n’apprécie pas. Menacé de poursuites, Serge Gainsbourg ne fera plus diffuser ce duo jusqu’à ce que Brigitte Bardot accepte une publication en 1986. Quelques mois après l’épisode, Serge Gainsbourg rencontre Jane Birkin sur le tournage du film "Slogan" et c’est le début d’une grande histoire d’amour. Il lui propose, sur les conseils de Mireille Darc, de chanter à ses côtés "Je t’aime… moi non plus" en lieu et place de Brigitte Bardot. Elle chantera sa partie un octave plus haut. Ensemble, ils enregistrent dans le même studio parisien que la version initiale. Le titre sort en février 1969 et ne passe pas inaperçu. S’il défraie la chronique en France, la chanson a un retentissement international et se classe numéro 1 des ventes au Royaume-Uni. L’album intitulé "Jane Birkin & Serge Gainsbourg" contient également le fameux duo "69 année érotique". Une collaboration qui rencontra un nouveau succès en 1971 avec "Ballade de Melody Nelson", extrait de l'album-concept "Histoire de Melody Nelson". "Dieu fumeur de havanes" avec Catherine Deneuve En 1980, Jane Birkin et Serge Gainsbourg se séparent. Claude Berri lui propose alors un nouveau projet la composition de la bande originale du film qu’il prépare "Je vous aime". Au casting, Catherine Deneuve incarne une parolière qui écrit "Dieu fumeur de havanes". Une chanson qui sera interprétée par Serge Gainsbourg et l’actrice, implorant très près du micro "Aime-moi, nom de Dieu". Le titre remporte un franc succès, restant sept semaines au classement des meilleures ventes au début de l’année 1981. Les rumeurs vont bon train sur une éventuelle liaison entre les deux artistes, malgré les démentis. Serge Gainsbourg composera d’ailleurs un album pour la star française la même année. "Bonnie and Clyde" avec Brigitte Bardot Parmi les muses de Serge Gainsbourg, impossible de ne pas citer Brigitte Bardot. Il vit en 1967 une passion courte, mais intense avec l’actrice star. Il écrit pour elle "Harley Davidson" et l’invite sur "Comic Strip". Inspiré par le film "Bonnie et Clyde" sorti en 1967 narrant l’histoire du dangereux couple Bonnie Parker et Clyde Barrow, Serge Gainsbourg compose l’album "Bonnie and Clyde" qui s’ouvre par le duo du même nom avec Brigitte Bardot en janvier 1968. "Charlotte for ever" avec Charlotte Gainsbourg Fruit de l’histoire d’amour entre Jane Birkin et Serge Gainsbourg, Charlotte Gainsbourg naît en 1971. 15 ans plus tard, il lui compose un album "Charlotte for ever". Le disque commence par le duo père-fille dont la musique est tirée d’un arrangement de l’"Adantino pour piano" d’Aram Khatchatourian. L’album compte également le duo "Plus doux avec moi". Mais ce n’est pas le premier duo entre Serge et Charlotte Gainsbourg. En 1984, il prépare son nouvel opus "Love on the beat" et compose "Lemon Incest" sur l’amour d’un père pour sa fille, jouant sur la ressemblance phonétique entre "un zeste de citron" et "inceste de citron", d’où le titre. "Vieille canaille" avec Eddy Mitchell En 1979, Serge Gainsbourg s’envole pour la Jamaïque et enregistre un disque intégralement reggae avec les musiciens et choristes de Bob Marley, dont le titre "Vieille canaille", adaptation de "You Rascal You", classique américain sorti en 1929. En 1986, Serge Gainsbourg enregistre une nouvelle version. Le reggae laisse place à un style jazz big band. Mais surtout, il invite le crooner français Eddy Mitchell pour un nouveau duo entre deux étoiles de la chanson française. Le titre sort en 45 tours et s’écoule à 75 000 exemplaires avant d’être intégré à l’album "Eddy Paris Mitchell". Un titre également utilisé pour la tournée et le disque réunissant Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. "Love on the Beat" avec Bambou En 1980, il rencontre Bambou qui devient rapidement sa nouvelle muse. Elle joue le mannequin pour Serge Gainsbourg qui réalise en 1981 le livre de photos intitulé "Bambou et les poupées". Trois ans plus tard, Serge Gainsbourg écrit un nouveau titre "Love on the beat" qui donnera son nom à l’album en préparation. Sur ce nouveau succès aux sonorités funk, on peut entendre pour la première fois la voix de Bambou. La dernière compagne de Serge Gainsbourg partagera également le micro avec leur fils, Lulu Gainsbourg, en 2001 pour la chanson "Ne dis rien".
Arteprogramme l'œuvre d'Arthur Penn, Bonnie and Clyde, à 20h50 ce dimanche 18 avril 2021. Faye Dunaway et Warren Beatty incarnent le célèbre couple de meurtriers.
Sorti en France en novembre 1967, Bonnie and Clyde » a radicalement changé la face du cinéma américain en opposant au cinéma classique de studio une esthétique et une narration tout aussi fougueuses et modernes l’une que l’autre et placées sous l’influence de la Nouvelle Vague. De sa pré-production à son influence sur la pop-culture, retour sur un film mythique. Tiré de l’histoire vraie de Bonnie Parker et de Clyde Barrow, Bonnie and Clyde aurait très bien pu ne jamais voir le jour. Ecrit par deux scénaristes débutants, porté par un acteur en perte de vitesse, associé à une actrice méconnue, et réalisé par un réalisateur qui venait d’être viré du montage de son dernier film, Bonnie and Clyde a finalement accouché d’un chef d’oeuvre intemporel, d’un film qui, tant par sa forme influencée par la Nouvel Vague que par sa vision d’une jeunesse anarchiste, insouciante et passionnée, a à jamais révolutionné le cinéma américain. Deux amoureux sèment la terreur pendant la Grande Dépression C’est au coeur de la profonde crise économique qui frappe les Etats-Unis en 1930 que le couple émerge. Bonnie Parker habite dans une petite ville du Texas. Première de classe et férue de cinéma, elle passe ses journées à écrire des poèmes et rêve d’ailleurs. Attirée par les bad guys, elle quitte l’école et se marie à 16 ans avec un jeune homme qui finit vite derrière les barreaux. Bien qu’ils ne divorceront jamais Bonnie portait encore son alliance lorsqu’elle est abattue par les forces de l’ordre en 1934, leur idylle ne dure que trois ans. Alors qu’elle est retournée vivre chez sa mère, elle rencontre par hasard Clyde Barrow. Il a tout juste 21 ans, elle 20. Ils sont jeunes, paumés et beaux, ils vont rapidement tomber amoureux. Clyde est né comme elle dans une petite ville du Texas mais il a grandit dans une famille de paysans bien plus pauvre. Sa première arrestation, il l’a eue à 17 ans pour un vol de voiture. Peu de temps après avoir rencontré Bonnie, il est lui aussi incarcéré. Après avoir tué pour la première fois son co-détenu qui tentait de le violer, il s’évade et rejoint Bonnie. Ensemble, ils décident de tout quitter et de mener un vie de hors-la-loi, vagabondant au gré des méfaits dans tout le centre-sud du pays. Une sanglante embuscade Un petit gang se forme autour du couple et enchaine les braquages de banques et de commerces. N’hésitant pas à descendre quiconque se met en travers de leur route, ils tuent 13 personnes, ce qui porte à 14 les victimes du clan Barrow. Ils font rapidement la une des journaux et le FBI se lance à leur trousse, projetant de les capturer morts ou vifs. En avril 1934 et suite aux meurtres de deux jeunes policiers, l’agence est informée de l’itinéraire de Bonnie et Clyde, en route pour une nouvelle attaque de banque. Les forces de l’ordre se cachent sur le bas-côté de la route et attendent leur passage. C’est un carnage. Remplis de haine, les policiers vident leur armes sur la Ford du couple. On dénombrera pas moins de 150 impacts de balles sur la carrosserie. Exposés au public, les corps sont ensuite enterrés dans deux cimetières diffèrents, contre les voeux exprimés par les amoureux. François Truffaut réalisateur? David Newman et Robert Benton, scénaristes du film, ont grandi avec cette histoire. Le soir d’Halloween, leur copains et copines avaient pour habitude de se déguiser en Bonnie ou en Clyde. Quand l’historien John Toland leur consacre une biographie intitulé The Dillinger Days en 1963, ils décident de s’en inspirer pour écrire leur premier film. Inconnus et fans de la Nouvelle Vague, ils le proposent à François Truffaut. Le réalisateur français aime beaucoup le scénario mais doit décliner l’offre pour s’occuper de son projet d’adaptation du Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. Il leur conseille cependant de s’adresser à Jean-Luc Godard qui s’éloignera lui aussi vite du projet après s’être disputé avec de potentiels producteurs. Le script fait peur à la plupart des maisons de production, notamment à cause de sa vision d’un amour à trois entre Bonnie, Clyde et leur chauffeur amour qui est à l’époque au centre du projet, en faisant un scénario parfait pour le réalisateur de Jules et Jim 1961. Truffaut rencontre alors Warren Beatty à Paris et lui fait lire le scénario en lui promettant qu’il adorera. Bob Dylan et Jane Fonda pressentis dans les rôles titres A la recherche d’un film capable de relancer sa carrière et de briser son image trop lisse de cover boy, l’acteur est enthousiaste et décide de produire le film. Il en achète les droits tout en imposant malheureusement quelques modifications, notamment concernant la bisexualité de Clyde, rendue moins explicite et plus compatible avec la frilosité des grands studios. Mais au dernier moment, il hésite, pensant un instant que Bob Dylan serait un choix plus judicieux. C’est alors que l’un de ses meilleurs amis, Robert Towne scénariste de Chinatown, d’A cause d’un assassinant et de Mission Impossible lui conseille au contraire de foncer sur ce scénario en or . Pour incarner Bonnie Parker, Warren Beatty désire engager Jane Fonda mais l’actrice vit à l’époque en France et refuse de retourner dans son pays natal. Il se rabat successivement sur Nathalie Wood, Leslie Carron ou encore Shirley MacLaine, mais toutes refusent également le rôle. On lui propose finalement Faye Dunaway, une jeune actrice dont aucun film n’est encore sorti au cinéma elle avait cependant déjà tourné dans deux films qui sortiront eux aussi en 1967. Warren Beatty finira par y consentir mais reste réticent à l’idée de jouer face à une inconnue dont la beauté distinguée n’est selon lui pas compatible avec les origines modestes du personnage. Cette réticence première ne sera pas infirmée par le tournage puisqu’on dit que les deux acteurs ne pouvaient pas se supporter une fois la caméra arrêtée. Un contrat tordu qui profitera finalement à Warren Beatty Seul le nom du réalisateur reste à déterminer. Après les refus de George Stevens, William Wyler, John Schlesinger et Sydney Pollack, c’est Arthur Penn, à l’époque lui aussi au creux de la vague après l’échec de Mickey One 1965 et la post-production compliquée de son dernier film, La Poursuite Impitoyable 1966, qui hérite du projet. Ne croyant pas du tout dans le succès du film, la Warner Bros. décide de tout de même investir dans Bonnie and Clyde, tout en proposant à Warren Beatty un étrange contrat qu’elle regrettera amèrement. Outre un salaire fixe de 200 000 dollars, il ne gagnera de l’argent que si le film rapporte plus de trois fois son budget et qu’il permet donc à la production de rentrer dans ses frais. Mais une fois passé ce cap, il empochera 40% des bénéfices. Chef d’oeuvre du Nouvel Hollywood Contre toutes attentes et alors que le cinéma de studio est à l’agonie depuis l’échec de Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz 1963, le film est un immense succès. Bien qu’une Amérique conservatrice y voit une glorification de la violence, il rapporte 20 fois son budget aux Etats-Unis avec un total de plus de 50 millions de dollars au box-office. En France, il atteint presque les 2 millions de spectateurs. Deux ans avant Easy Rider et la même année que Le Lauréat, il pose les bases du Nouvel Hollywood. Ce courant influencé par la Nouvelle Vague française brise les tabous du code de censure américain et tranche avec le cinéma de studio en offrant au sexe, à la violence, à la contre-culture et à la drogue des représentations inédites. La jeunesse y est montrée sous un éclairage nihiliste, rebelle et, dans le cas de Bonnie and Clyde, carrément anarchiste. Porté par le slogan ils sont jeunes, ils sont amoureux et ils tuent des gens , le film entre particulièrement au résonance avec la jeunesse française insurgée qui s’apprête à entamer les combats de mai 68. Brigitte and Serge Au-délà de sa place dans l’histoire du cinéma américain, Bonnie and Clyde a durablement impressionné la culture populaire. En plus de multiples références sur grand et petit écrans, des artistes aussi variés que les Red Hot Chili Peppers, 2Pac, Eminem, le duo Jay Z/Beyonce, les BB Brunes, Marilyn Manson, Justine Bieber et Lana Del Rey s’en sont inspirés dans leur chansons. Mais déjà trois ans seulement après la mort du couple, Fritz Lang s’était inspiré de leur histoire pour J’ai le droit de vivre 1937, un film avec Henry Fonda et Silvia Sydney dans les principaux rôles. S’ensuivent deux films plutôt mineurs ; Gun Crazy 1950 et The Bonnie Parker Story 1958 et enfin le film d’Arthur Penn en 1967. Quelques mois après sa sortie, Serge Gainsbourg traduit une partie du poème le plus célèbre de Bonnie Parker, The Trail’s End, et le chante avec sa petite amie de l’époque, Brigitte Bardot. Gainsbourg dote ainsi Bonnie et Clyde d’un hymne sublime, un titre qui achève l’édification du couple en mythe populaire, en symbole éternel d’un amour idéal, révolté, moderne, glamour et incompris.
BONNIEAND CLYDE Arthur PENN 1967 Pistes d’exploitation du film : - Le contexte historique : la grande dépression, images de l’Amérique en faillite - Un couple mythique : fascination du couple et construction médiatique - Des héros humains : - La violence à l’écran : escalade dans le crime, progression tragique, mise en scène de la mort AVANT LA PROJECTION Le thème du
Si l’on devait dresser une liste des gangsters les plus populaires de l’Histoire, les noms de Bonnie and Clyde en feraient sans aucun doute partie. Bonnie and Clyde, c’est l’histoire d’un couple éperdument amoureux ayant choisi la voie de la criminalité pour mener la vie la plus excitante possible. Leur parcours criminel, relativement atypique, fascine depuis près de 100 ans des nombreuses personnes. Largement romancé par les œuvres cinématographiques, le couple de hors-la-loi était toutefois loin de l’image qu’on a tendance à lui attribuer. Car oui, Bonnie and Clyde étaient avant tout des braqueurs de banques qui n’hésitaient pas à tuer si nécessaire. Leur véritable histoire, souvent méconnue du grand public, mériterait alors plus d’éclaircissements. Je vous propose ainsi de plonger avec moi dans les Années folles afin de découvrir ensemble leur surprenante histoire de brigands. La jeunesse de Clyde Barrow Clyde Chestnut Barrow vient au monde en 1909 à Telico, près de Dallas État du Texas. Il est le cinquième d’une famille pauvre de 7 enfants. Son père, Henry Barrow, est un travailleur acharné qui subvient aux besoins de sa famille par le biais de l’agriculture. Tandis que sa mère, Cumie Barrow, est femme au foyer. Seule, elle s’occupe du mieux qu’elle peut de ses enfants, en leur inculquant notamment certaines valeurs religieuses. Le jeune Clyde apprécie d’ailleurs particulièrement se rendre à l’église, au plus grand plaisir de sa mère. Ce qui n’est pas le cas de l’école, qui ne l’intéresse pas. Il préfère généralement jouer avec des armes à feu, factices ou réelles il était en effet commun à l’époque chez les familles paysannes américaines de posséder 1 ou 2 fusils chez soi, notamment pour la chasse. Image d’illustration montrant un groupe d’enfants dans les années 20. Le caractère de Clyde, prenant forme à ce moment-là, montre déjà quelques traits de personnalité notables. Comme Une propension à la rancune Clyde n’oublie jamais les insultes à son égard. Le pardon ne fait pas partie de son logiciel. La diplomatie il préfère parler avant de frapper. S’il peut éviter les bagarres avec la parole, c’est tant mieux. Une colère incontrôlable quand on le cherche, on le trouve. Lorsqu’il n’y a plus d’autres options que la confrontation physique, Clyde perd généralement le contrôle et fait preuve d’une violence extrême. L’insensibilité aucune pitié pour ses adversaires. La persévérance même quand il perd un combat, Clyde revient au galop, saisissant toujours l’opportunité de se venger. Dès l’âge de 15 ans, le jeune Clyde décide de quitter la campagne pour rejoindre son frère Buck, à Dallas. En découvrant la ville, Clyde tombe immédiatement sous le charme de la vie citadine, avec son lot infini de possibilités, ses vitrines de magasins alléchantes et surtout les filles. Clyde a l’ambition de travailler dur pour obtenir les choses qu’il désire ardemment. Toujours scolarisé à cet instant, il décide d’abandonner l’école pour entrer définitivement dans la vie active. Une fois plongé dans le monde du travail, Clyde déchante rapidement. Il comprend qu’il n’est pas fait pour recevoir les ordres d’un patron. De plus, son salaire ne lui permet pas finalement de s’acheter les belles choses qu’il convoite depuis toujours. Son rêve de richesse semble alors s’éloigner, ce qui le frustre, voire le met en colère. En voyant la vie pénible et misérable de son père, Clyde ne peut s’empêcher d’entrevoir un futur laborieux. Chose qu’il veut à tout prix éviter. Ayant une forte envie de contrôler son avenir, il refuse de suivre le même chemin et choisit de prendre la voie du hors-la-loi. S’inspirant de certains jeunes de Dallas accoutumés des petits larcins, Clyde effectue ses premiers vols. Il commence ainsi par voler des poulets, puis en vient très vite à plus gros des voitures un type de vol qui deviendra sa spécialité. Ce train de vie de voyou le fait arrêter quelque temps plus tard pour un énième vol de voiture. À seulement 17 ans, Clyde entre dans les fichiers de police, obtenant au passage son premier dossier officiel d’arrestation. Première photo d’identité judiciaire de Clyde Barrow, alors âgé de 17 ans 1926. Cela ne le freine pas pour autant. Le vol de voitures est une activité qui lui rapporte gros, et qui plus est, de façon rapide. Alors de fil en aiguille, il continue de s’initier à d’autres activités délinquantes, comme les cambriolages. Son destin prend par conséquent progressivement la direction du banditisme. La jeunesse de Bonnie Parker Bonnie Elizabeth Parker est née le 1er octobre 1910 à Rowena État du Texas, une ville principalement paysanne. Charles Parker, son père, est maçon tandis que sa mère Emma est couturière dans une usine. Les Parker comptent 4 enfants, dont Bonnie, la 3ème de la famille. Alors encore en bas âge, Bonnie se voit perdre son père suite à un accident de travail. Seule à élever ses enfants et en situation précaire, Emma, sa mère, est contrainte de chercher du soutien auprès de ses parents. La famille déménage ainsi à l’Ouest de Dallas, à Cement City, une ville particulièrement pauvre. Âgé de 6 ans, Bonnie fait déjà preuve d’un tempérament de battante. En particulier à l’école où elle est parfois prête à en découdre pour un simple stylo volé. Filles comme garçons, elle n’hésite pas à se chamailler avec toutes les personnes qui lui causent du tort. Durant l’adolescence, la jeune Bonnie développe une obsession pour le maquillage et les vêtements. Elle rêve en effet de ressembler aux stars glamour qu’elle voit au cinéma ou dans les magazines. Son parcours scolaire prend fin au lycée. Bonnie entre alors dans le monde du travail et trouve un poste de serveuse dans un café là-bas, elle se prostitue occasionnellement avec quelques clients de ce dernier. Rare photo de Bonnie Parker en tenue de serveuse dans le bar où elle travaillait à Dallas 1929. Malheureusement, la Grande Dépression de 1929 va lui faire perdre son emploi. Sans travail et sans revenu, Bonnie ne perd pas de vue cependant son rêve le plus précieux atteindre la célébrité et vivre une histoire d’amour passionnante à l’image des films qu’elle voit au cinéma. Or, plus le temps passe et plus elle en vient à se demander régulièrement dans son journal intime “Mais pourquoi rien ne se passe ?”. Jusqu’au jour où une rencontre lui permet d’accomplir ce qu’elle a toujours voulu… Bonnie and Clyde se rencontrent Par le biais d’un proche en commun, Bonnie and Clyde se retrouvent par coïncidence à une fête organisée au début du mois de janvier 1930. Image d’illustration d’un bal dansant dans les années 30. Durant cette soirée, Bonnie remarque un jeune garçon attirant particulièrement son attention, un certain Clyde Chestnut Barrow. Voyant en lui un homme capable de prendre des décisions, elle tombe immédiatement sous le charme. Ses vêtements et sa voiture de luxe probablement volée lui font également bonne impression. Bonnie, lors de cette rencontre, voit en Clyde la promesse d’une aventure passionnante et divertissante. Elle qui en a bien besoin depuis ces temps quelques peu difficiles… Du côté de Clyde, le coup de foudre est réciproque. Le jeune bandit est charmé par Bonnie. Ce qu’il apprécie le plus chez elle, c’est sa détermination à vouloir se sortir de la misère et son refus catégorique d’accepter une vie moyenne. Le couple de gangsters le plus célèbre de l’Histoire était alors né. Pourtant, un évènement chamboule vite leur romance. La police était sur le point de jouer les trouble-fête. Direction la prison pour Clyde Barrow Recherché par la police dans plusieurs villes avoisinantes, Clyde est arrêté puis mis en détention provisoire quelque temps après sa rencontre avec Bonnie. Il est emprisonné dans la prison du comté de Dallas, le temps de son jugement. Séparée de son nouveau petit ami, Bonnie lui écrit des longues lettres d’amour et lui rend parfois visite. Au moment du jugement, le 3 mars 1930, 7 chefs d’accusation sont retenus contre Clyde. La plupart étant pour vols des voitures et des possession de biens volés. On lui ordonne de purger 2 ans de prison dans le pénitencier du comté de McLennan. La photo d’identité judiciaire de Clyde Barrow quelque temps après sa rencontre avec Bonnie Parker 1930. Lui qui n’apprécie pas les ordres, doit désormais obéir à des supérieurs pendant 24 mois d’affiliée… À cet instant, il ne se voit pas continuer la peine qu’on lui demande de purger. L’idée de trouver une échappatoire commence ainsi à germer. Après de mûres réflexions, Clyde élabore finalement un plan pour s’évader de prison. Ce dernier prend la forme suivante Clyde demanderait à Bonnie de lui transmettre discrètement une arme à feu lors d’une visite. Avec l’arme en sa possession, lui et 2 autres détenus devraient prendre en otage les gardiens de prison. Pour ensuite prendre la fuite en volant une voiture. Ce qu’ils font à la lettre. Clyde réussit en effet à s’échapper comme prévu. Cependant, de nombreux policiers sont à leurs trousses et ils ne font malheureusement pas long feu. Clyde est arrêté avec ses complices une semaine après l’évasion. Le 21 mars 1930, soit seulement 20 jours après qu’il ait été envoyé en prison, Clyde tombe de nouveau sous le coup de la justice. Cette fois-ci, on le condamne à 14 ans de prison ! Un cauchemar pour Clyde qui n’est pas au bout de ses peines. Puisqu’à la mi-septembre 1930, il est affecté à l’un des pénitenciers les plus durs du Texas la prison agricole d’Eastham. Photo d’identité judiciaire de Clyde Barrow après son évasion de prison et sa capture 18 mars 1930. Clyde quitte la prison, mais à quel prix… Après son transfert à la prison d’Eastham, Clyde comprend immédiatement l’enfer qui l’attend là-bas. Dans ce pénitencier ultrastrict, les prisonniers sont poussés au-delà de leurs limites physiques Travaillant 10 heures chaque jour dans les champs, à une fréquence de 6 jours sur 7 Pauses déjeuner de 5 à 10 minutes seulement, le temps d’avaler une nourriture souvent exécrable Des gardiens de prison avec une attitude sévère voire condescendante envers les condamnés Enfin, une possibilité de s’échapper presque nulle, avec un ratio gardes/prisonniers de 8 pour 1. Seules 4 évasions ont réussi sur les 302 tentées. Autant dire que ses conditions de détention étaient extrêmement pénibles. Sa copine Bonnie lui rend alors de moins en moins visite. Ses lettres d’amour se font aussi de plus en plus rares. En effet, Bonnie, suite à l’incarcération de Clyde, se sent extrêmement seule. L’excitation du début de leur relation était déjà bien loin… Photographie d’illustration d’une prison agricole au USA, aux alentours des années 30. Voilà presque 2 ans maintenant que Clyde Barrow purge sa peine dans la prison la plus stricte du Texas. À ce moment-là, il en a déjà marre. Il veut partir, et ce, peu importe les moyens utilisés. Il trouve alors une solution qui le fera peut-être échapper de cet enfer. Cette dernière requiert cependant un certain sacrifice. Il faut que Clyde se mutile les mains ou les pieds dans le but d’être transféré à l’hôpital de la prison. Là-bas, les prisonniers jugés trop invalides sont généralement libérés. Clyde choisit donc de se couper le gros orteil ainsi qu’une partie du second à la hache. Désormais boiteux pour le restant de ses jours, il réussit malgré tout à se faire transférer. N’étant pas au courant de son état de santé, sa mère, de son côté, prend l’initiative de faire appel et réussit dès lors à le faire sortir de prison. Clyde échappe ainsi à la prison d’Eastham, avec un sacrifice qu’il aura effectué en vain… Quoi qu’il en soit, à présent libre, Clyde peut enfin retourner à Dallas. Là-bas, un avenir incertain l’attend. Un retour à la vie “normale” décevant pour Clyde Pendant que Clyde séjourne en prison, Bonnie en profite pour trouver un nouveau travail. Mais pas seulement. Elle se trouve également un nouveau petit copain. De type plutôt ordinaire, il est toutefois loin de la satisfaire. Avec lui, Bonnie n’a pas la possibilité de rêver comme elle pouvait le faire avec Clyde. Du coup, lorsque ce dernier sonne à sa porte, après tant de temps passé en prison, elle se remet immédiatement avec lui. Sans Clyde, sa vie était devenue somme toute banale. Maintenant qu’il était de nouveau à ses côtés, elle pouvait de nouveau s’autoriser à rêver. À partir de cet instant, leur histoire d’amour n’allait plus jamais s’arrêter. Bonnie and Clyde se prenant en photo à côté d’une voiture volée image d’illustration car étant prise un peu plus tard en 1933. De retour à la vie “normale”, Clyde, sans emploi, veut économiser de l’argent dans le but d’ouvrir son propre garage automobile une idée qui avait germé lors de son passage en prison. Mais pour cela, il doit trouver un travail. En février 1932, il se rend donc à Dallas pour rechercher activement un emploi. Plusieurs entreprises vont alors l’embaucher mais le vireront de sitôt. La raison ? Des harcèlements incessants de la part des policiers qui ne veulent pas de lui dans la ville. Pourtant, Clyde jure vouloir se ranger à ce moment-là. Qu’à cela ne tienne, les autorités ne le croient pas une seule seconde. Pour l’ancien taulard, c’en est assez. Il fait savoir à ses parents qu’il ne veut plus jamais travailler. Son destin, à cet instant, prend une tournure définitive… Bonnie and Clyde choisissent la voie du crime Clyde, après sa période décevante dans la vie active, décide de faire du crime son métier. Il forme ainsi son premier gang, le gang Barrow, comptant notamment Ralph Fults un ancien codétenu, Raymond Hamilton un de ses amis d’enfance et sa petite amie Bonnie Parker. Le couple voit la vie criminelle comme une opportunité à saisir. Pour Clyde, c’est l’occasion d’avoir enfin le contrôle sur sa vie. Quant à Bonnie, c’est une chance de vivre enfin l’aventure excitante qu’elle a toujours rêvée. Conscients des conséquences dramatiques et inévitables qu’un tel train de vie peut engendrer, Bonnie and Clyde, plus que décidés, s’en vont dès lors écrire la suite de leur fameuse histoire. Bonnie Parker pointant un fusil de chasse sur son partenaire de crime Clyde Barrow 1932. Le début d’une longue cavale Les premières semaines du gang Barrow sont pour le moins calamiteuses. Notamment en raison des mauvaises prises de décision et un lot de malchances. La bande de hors-la-loi commence en effet leur série de vols dans des boutiques et stations essence du coin. L’un d’eux a alors lieu dans la petite ville de Kaufman au soir du 19 avril 1932. Les hommes de Clyde s’apprêtent ce jour-là à cambrioler une quincaillerie, au cours duquel ils ont l’intention de voler des armes à feu. Sauf que cela ne se passe pas comme prévu. Ayant été repéré par un garde de nuit, une fusillade éclate de sitôt, forçant les bandits à prendre la fuite en voiture. Poursuivis par la police et les habitants de Kaufman en colère, les gangsters sont dès lors contraints d’abandonner leur véhicule coincé dans la boue et prendre la fuite à pied. Le gang Barrow, à cet instant, est dans de sales draps. Fults s’est fait tirer dans le bras et le reste du groupe est en proie aux coups de feu. Ce qui fait craindre Clyde sur le possible sort de Bonnie. Ayant peur qu’elle se fasse tirer dessus, il lui ordonne de se rendre. Pour cela, il la conseille de prétexter aux policiers un kidnappe dans le but d’éviter une peine trop lourde. Ce qu’elle fait à la lettre. Fults, de son côté, est également capturé avec elle. Quant à Clyde et Hamilton, ils réussissent à s’échapper à temps. Bonnie, désormais prisonnière avec Fults, voit donc son histoire d’amour avec Clyde prendre fin… Une du journal local de Kaufman, ainsi qu’un extrait de l’article parlant du braquage raté de Bonnie and Clyde à noter “Jack Sherman” est l’alias utilisé par Ralph Fults et “Betty Thornton” celui utilisé par Bonnie. Pendant son séjour en prison, Clyde continue les vols à main armée avec d’autres gangsters rencontrés sur le tas. Il franchit d’ailleurs à cette période un point de non-retour, en participant notamment à un cambriolage meurtrier. Ce dernier se déroule à Hillsboro, le 30 avril 1932. Clyde, dans le rôle de chauffeur, attend patiemment que ses associés braquent la bijouterie Bucher. Lors de ce braquage des coups de feu retentissent, ce qui fait comprendre à Clyde que quelque chose ne se passe pas comme prévu. Il avait en effet vu juste. Ses acolytes, avec un butin plutôt maigre, avaient tué le propriétaire du magasin. Identifié plus tard par la femme de la victime comme un des tueurs du holp-up, Clyde Barrow devient coupable et se retrouve par conséquent dans le viseur de toute la police du Texas. Avis de recherche de Clyde Barrow à droite et un de ses associés pour le braquage de la bijouterie Bucher à Hillsboro 1932. De son côté, Bonnie est libérée de prison quelques mois après le cambriolage raté de Kaufman. Le grand jury, ayant échoué sa tentative pour l’inculper, la libère finalement. Ralph Fults, lui, ne connaît pas le même sort. Le bandit prend 10 ans de prison. Le gang Barrow se retrouve donc plus qu’à 3, avec dans ses rangs Clyde Barrow Bonnie Parker Et Raymond Hamilton Clyde Barrow, à présent recherché par toute la police du Texas, est accusé pour la première fois du crime le plus odieux le meurtre. Et cela ne va pas aller en s’arrangeant… Le 5 août 1932, alors qu’il se rend à un bal de country à Stringtown avec son acolyte Raymond Hamilton, Clyde est repéré par des policiers. Ce qui suit est terrible. Les 2 gangsters ouvrent le feu, tuant un officier de police et blessant un autre gravement, pour finalement fuir à toute vitesse. À ce moment-là, Clyde sait que son destin est scellé. Une longue et interminable cavale allait l’attendre, lui et son gang. Le gang se reforme 6 août 1932. Jusque-là plutôt mise à l’écart dans le clan, Bonnie commence petit à petit à s’affirmer en tant que membre de gang à part entière. Elle conseille notamment Clyde et Hamilton de se diriger vers le Nouveau-Mexique pour fuir les autorités toujours à leurs trousses. Toutefois, leur périple là-bas ne dure pas longtemps, ils sont vite repérés ce qui les contraint de faire machine arrière. Ils retournent ainsi à Dallas où ils se cachent dans une ferme abandonnée pour faire profil bas. Dans leur cache, Raymond en profite alors pour mettre les choses au clair il veut quitter le gang. N’appréciant pas Clyde et cherchant à fréquenter des braqueurs de banques plus “professionnels” et confirmés, il décide de se séparer du groupe. Portrait de Raymond Hamilton pris lors d’une photo d’identité judiciaire. Le gang Barrow ne contient désormais plus que Clyde et Bonnie en son sein. Les 2 gangsters sont alors dans l’obligation de trouver du soutien s’ils veulent espérer faire de gros casses. Ce renfort, ils le trouvent dans un premier temps du côté du petit frère de Clyde, Leon Barrow. En effet, son ami William Daniel Jones Jones, est très admiratif du couple de fugitifs de plus en plus médiatisé dans les journaux. Âgé seulement de 16 ans, il demande à rejoindre le gang. Une requête qui est acceptée par Clyde. Dans un second temps, le gang enrôle 2 autres recrues Buck Barrow le grand frère de Clyde et sa femme, Blanche Barrow. Cet enrôlement qui va se faire d’une manière plutôt inattendue… Pris par surprise à Joplin Voyant Clyde tomber dans la délinquance, Buck, son grand frère, souhaite à tout prix le convaincre d’arrêter. Il pense en effet que si Clyde se rend maintenant aux autorités, le jury aurait plus de chances d’être clément avec lui. Pour le persuader, il rejoint donc le gang, mais pas tout seul. Il est accompagné par Blanche, sa femme. Les 2 intègrent le clan d’une façon qu’ils pensent provisoire. Buck, en suivant son frère pendant sa cavale, va tenter de l’inciter à mettre un terme à sa vie de fugitif. Ce qui s’annonce plus difficile que prévu… Clyde, étant déterminé à ne plus jamais retourner à la prison d’Eastham, lui dit vouloir préférer la mort à la captivité. Mais Buck persiste et garde espoir. Il se pense capable de convaincre son petit frère. Il va cependant vite déchanter lorsqu’un incident va les contraindre, lui et sa femme, à rejoindre le groupe pour de bon. Photo de Buck et Blanche Barrow. L’évènement a lieu dans la ville de Joplin, où Clyde et sa bande se cachent dans un garage pour quelques semaines. Là-bas, les gangsters en profitent pour se reposer et braquer quelques boutiques. Leur présence attire toutefois l’attention du voisinage, qui pense avoir affaire à des bootleggers. Ne se rendant pas compte que la police les surveille à ce moment-là, les malfrats poursuivent tranquillement leur train de vie. Buck et Blanche Barrow, toujours aux côtés des bandits, vont être alors pris au piège. Le 13 avril 1933 au matin, les forces de l’ordre mène un raid contre les gangsters. Aussitôt une fusillade éclate. Les frères Barrow et Jones ouvrent le feu tuant immédiatement 2 agents de police ! Étant mal armés, les policiers n’arrivent à tirer que par 14 reprises. Dont une qui touche Jones à l’abdomen. Pris de court, les gangsters arrivent quand même à prendre la fuite. Mais laissent toutefois derrière eux de multiples affaires, incluant Des documents au nom de Buck et Blanche Barrow De nombreuses armes à feu Un poème écrit par Bonnie Et une caméra avec plusieurs rouleaux de film non développé Pour Buck et sa femme, le mal est fait. La police, en voyant leurs noms apparaître sur les documents laissés dans la cachette, les identifie comme des membres du gang Barrow. La cache du gang Barrow pendant leur séjour à Joplin. Une des photos trouvées après la fuite des bandits à Joplin, où l’on voit Bonnie Parker posée avec un cigare et une arme. La tragique fusillade de Platte City Le gang Barrow, avec l’arrivée forcée de Buck et Blanche, compte à présent 5 membres. Toujours en fuite, les bandits poursuivent leurs braquages de banques dans le but de pouvoir se nourrir et se vêtir. Jusque-là miraculés, Clyde et Bonnie s’en sont toujours sortis avec les forces de l’ordre. Et ce, pour 2 raisons. La première est que le couple criminel, jusqu’ici, ne faisait pas l’objet d’une poursuite organisée. Aucune coopération n’existait entre les autorités des États en effet à ce moment-là, ce qui rendait leur traque plus difficile. La deuxième s’explique, quant à elle, par le manque d’équipements des policiers au moment de rencontrer la bande de Bonnie and Clyde. Ce qui donnait souvent aux bandits un énorme avantage. Mais tout cela allait changer le 18 juillet 1933, à Platte City. De passage dans un motel de la ville, Clyde et sa bande s’y rendent pour se reposer quelque temps. Les fugitifs réservent là-bas une chambre pour 3 personnes, bien qu’ils soient 5 en vérité. Suspicieux, le propriétaire du motel n’est alors pas dupe, il comprend très vite que quelque chose de bizarre se trame. Des suspicions qui se confirment d’ailleurs en voyant la voiture des gangsters garée en marche arrière dans le garage une technique alors très courante chez les criminels de l’époque qui voyaient là un moyen d’échapper plus rapidement à la police. Le motel dans lequel les gangsters ont séjourné à Platte City. Le gang Barrow, sans se douter de rien, séjournent donc dans ce motel relativement confortable. Sans le vouloir, ils vont en fait se jeter dans la gueule du loup… Le motel dans lequel ils se trouvent est en réalité un lieu de rassemblement pour les policiers locaux et les agents de la patrouille routière. Le propriétaire du motel, toujours aussi méfiant, en profite alors pour les informer de la situation il les décrit physiquement et donne même leur plaque d’immatriculation. Conscients qu’il pourrait très bien s’agir du gang Barrow, les policiers mettent leur cabine sous surveillance et se préparent à attaquer. Cette fois-ci, ils ne comptent pas refaire la même erreur que leurs confrères. Ils s’arment en conséquence et se préparent à mener un raid ultime? contre Clyde et son clan. L’opération débute le 20 juillet 1933, à 1h du matin. 13 agents de police, lourdement armés, sont envoyés à Platte City pour coincer Bonnie and Clyde et leurs associés. Le raid commence lorsqu’un des agents toque à la porte de leur appartement. Blanche, réveillée de sursaut, demande aussitôt l’identité du visiteur, qui lui répond en hurlant “Police, ouvrez !”. Une minute plus tard, le gang Barrow ouvre le feu. S’en suit une fusillade opposant une troupe de 13 policiers à 5 gangsters. À armes égales, les deux camps se rendent coup pour coup. Pendant ce temps, Clyde réussit à se rendre dans le garage pour démarrer la voiture. Très vite accompagné par Bonnie et Jones. Blanche et Buck, quant à eux, doivent passer par la porte principale s’ils veulent se rendre au garage. La démarche, particulièrement périlleuse, pourrait facilement les exposer au feu des policiers. N’ayant pas le choix, le couple prend ses jambes à son cou et court à toute vitesse vers la voiture où le reste du gang les attend. Sauf que cela ne se passe évidemment pas comme prévu. Buck, en plein de milieu de sa course, se prend une balle dans la tempe gauche, fracassant une partie de son crâne et exposant son cerveau. Blanche, sous le choc, vient immédiatement à sa rescousse en le trainant jusqu’à la voiture, pendant que Jones effectue un tir de couverture de son côté. Une fois au complet, les gangsters s’empressent de prendre la fuite. La voiture, dans laquelle ils se trouvent, commence alors à se remplir de sang. Buck était entre la vie et la mort. Une fuite qui fait mal… La cavale des 5 gangsters après la fusillade de Platte City commence mal… Clyde passe plusieurs heures à trouver la bonne route pour semer les policiers. Pendant ce temps, son grand frère Buck lutte pour rester en vie. Sa femme, Blanche, essaye tant bien que mal de lui presser le trou dans sa tête. Malheureusement, il semble condamné, son sang se répand abondement. Plus tard dans la nuit, Clyde réussit enfin à trouver un endroit où le gang pourrait respirer. L’endroit en question est un parc boisé situé à côté de la ville de Dexter. Là-bas, le gang établit un petit campement. Clyde et Jones entreprennent de creuser la tombe de Buck. Pour eux, il n’ a aucune chance de survivre. Pourtant, Buck s’accroche toujours à la vie et arrive même parfois à échanger avec le reste du groupe malgré sa grave blessure. Bonnie and Clyde en train de camper date et contexte non connus, image d’illustration. Pensant être tranquille dans ce parc, les gangsters déchantent très vite. Lors de sa cueillette de mûres, un fermier du coin découvre en effet, pas loin de leur campement, des bandages et des coussins de sièges ensanglantés et brûlés. Suite à cette sinistre trouvaille, les policiers sont dès lors immédiatement mis au courant. Conscients qu’il pourrait très probablement s’agir du gang Barrow, les autorités s’apprêtent donc à attaquer. L’assaut est prévu pour l’aube. 10 policiers ainsi que de nombreux habitants de Dexter la ville avoisinante du parc s’arment pour mettre fin à la cavale des célèbres fugitifs. 24 juillet 1933, 5 heures du matin. Jones, levé avant tout le monde, grille au feu quelques hot-dogs pour le petit déjeuner. Clyde, en train de dormir, est réveillé par des craquements de branches qui le font immédiatement sursauter. Le chef du gang Barrow lance le cri d’alerte. Un assaut est lancé contre la bande. La troupe de policiers ainsi que les habitants de Dexter ouvrent le feu, suivie très vite d’une riposte des gangsters. Clyde et Jones, déjà touchés par les balles, sont pris de surprise. Ils tentent de prendre la fuite en voiture avec le reste du gang, mais sont toutefois vite pris au piège. Voyant les bandits se diriger vers les véhicules, les policiers tirent en leur direction afin d’empêcher toute éventuelle fuite. Étant contraints de continuer à pied, les gangsters poursuivent leur cavale en traversant une rivière qu’ils aperçoivent en bas d’une colline. À cet instant, Clyde doit face à une terrible décision aider son frère Buck immobilisé au sol ou sauver le reste du gang, à savoir lui, Bonnie et Jones Blanche étant restée au côté de son mari. Les choses allant très vite, il prend la décision d’abandonner Buck et Blanche qui se font capturer par les troupes derrière eux. Toujours en fuite, Bonnie, Clyde et Jones s’empressent de trouver une voiture pour déguerpir. Poursuivis par la troupe d’assaillants, ils en repèrent une chez un fermier pas loin du parc. Encore une fois, les malfaiteurs réussissent à prendre la fuite, mais à quel prix ? Suite à leur capture, Buck meurt quelque temps plus tard en succombant à ses blessures, quant à sa femme Blanche, elle écope d’une peine de 10 ans de prison. Le gang semblait clairement proche de sa fin. Blanche Barrow capturée suite à la fuite du gang au parc de Dexter. Buck Barrow sur son lit de mort quelque temps après sa terrible blessure. Frank Hamer à la poursuite de Bonnie and Clyde Pendant les 6 semaines qui suivent la tragique fuite du parc de Dexter, le gang Barrow ou du moins ce qu’il en reste continue de commettre quelques vols à main armée. Jones, à ce moment-là, préfère en arrêter là. Lui qui aura été jusqu’au bout loyal envers Bonnie and Clyde, s’en va rejoindre sa famille à Houston où il sera ensuite arrêté par la police et condamné à une peine de 15 ans de prison. Photo d’identité judiciaire de William Daniel Jones Jones. Bonnie and Clyde continuent donc leur route à 2. Toujours en cavale, ils vont bientôt être la cible d’un officier de police redoutable. Le Texas ranger, Frank Hamer. Dépêché par la prison texane, il a pour mission de traquer Bonnie and Clyde, morts ou vifs. Ne faisant pas dans la dentelle, Frank est surtout connu pour être un agent de police impitoyable avec les gangsters qu’il rencontre. On lui crédite notamment 53 meurtres et 17 blessés à lui tout seul. Pour mener à bien cette mission, Frank essaye alors, du mieux possible, de se mettre à la place des fugitifs. Il essaye notamment de connaître leurs habitudes, leur façon de penser et d’agir. Il examine également leurs mouvements afin de comprendre comment Bonnie and Clyde se déplacent. Après avoir passé plusieurs semaines à les traquer, le ranger ne parviennent finalement pas à les coincer. Jusqu’au jour où une aide venue de nulle part leur facilitent la tâche… Portrait de Frank Hamer. Une trahison qui sonne le début de la fin Quelques mois après la fusillade de Platte City, Bonnie and Clyde accueille un nouveau membre dans le gang Henry Methvin, un jeune braqueur de banques. Ensemble, les gangsters volent des armureries dans lesquelles ils récupèrent plusieurs fusils et munitions. Avec ces derniers, ils effectuent d’ailleurs un braquage de banques qui leur rapporte près de 4,138$ l’équivalent de 52 000€ actuels. Agé de 22 ans au moment de rejoindre le gang Barrow, Henry Methvin est très apprécié par Clyde qui lui donne toute sa confiance tout comme Bonnie d’ailleurs. Discret et docile, il est l’acolyte idéal pour le couple criminel. Cette confiance aveugle allait pourtant leur jouer des mauvais tours… Henry a en effet l’intime conviction que Bonnie and Clyde sont sur le point de se faire tuer. Ne voulant pas suivre le même destin, il décide dès lors de sauver sa peau. Pour cela, lui et son père collaborent avec le sheriff Henderson Jordan dans le but de coincer le célèbre couple de gangsters. Le deal est le suivant en échange d’informations précieuses sur l’itinéraire de Bonnie and Clyde qui résulteraient en leur capture, la justice offrirait à Henry Methvin une amnistie totale. Acceptée par le sheriff, cette demande sonnait alors le début de la fin du couple de meurtrier. Henry Methvin lors d’une photo d’identité judiciaire. L’élaboration du plan pour coincer Bonnie and Clyde Frank Hamer, avec l’aide précieuse de Henry Methvin, a désormais toutes les cartes en main pour capturer Bonnie and Clyde. Avec sa troupe de 6 rangers, il élabore un plan pour les arrêter. Ce dernier se déroulerait de la manière suivante Attendre l’arrivée de Bonnie and Clyde à Bienville Parish ville dans laquelle la famille de Henry Methvin habite, et où le couple leur rend parfois visite Se cacher dans des buissons à l’entrée de la ville près d’une route rurale peu fréquentée dans le but de les cueillir. Prétexter une panne de voiture avec l’aide du père de Henry Methvin, pour que le couple lui vienne au secours et stoppe leur voiture Sortir de la cache et ordonner aux gangsters de se rendre Frank Hamer tout à droite et son escouade. Attendant patiemment le signal qui leur permettrait de commencer l’embuscade, les hommes de Hamer se tiennent donc prêts. L’appel est donné le mardi 22 mai 1934. D’après les informations de Henry Methvin, Bonnie and Clyde devraient arriver le lendemain matin à 9h. Ce jour-là, Henry s’absente sous prétexte de rendre visite à un cousin. Seuls à présent dans la voiture, Bonnie and Clyde, se rendent alors à Bienville Parish pour rendre visite à la famille Methvin. En empruntant la route rurale dans laquelle Frank Hamer et ses hommes se cachent, le couple ne se rend pas compte à ce moment-là du piège qui les attend. L’embuscade et la fin du couple criminel Mercredi 23 mai 1934, 9h15. Une voiture s’approche au loin à toute vitesse vers le guet-apens orchestré par les hommes de Frank Hamer. Il n’y avait pas de doute, c’était bien le couple criminel le plus recherché des États-Unis Bonnie and Clyde. Comme prévu, le père de Henry Methvin est sur le bord de la route avec sa voiture prétendument en panne. Lorsque Bonnie and Clyde s’approchent du véhicule, ils ralentissent. Hamer et son équipe, cachés dans la verdure, peuvent alors enfin apercevoir le visage de Clyde derrière le volant et celui de Bonnie à ses côtés. Mais lorsque la voiture des gangsters est sur le point de s’arrêter, un des hommes de Hamer ouvre le feu sans ordre préalable ! Tuant instantanément Clyde d’une balle dans la tête. N’ayant pas eu l’occasion de demander leur reddition, Frank Hamer et sa troupe lance alors l’embuscade. Sous les cris de terreur de Bonnie qui voit son compagnon inerte, les officiers de police fusillent le véhicule de 150 balles. C’était la fin de partie pour les gangsters… Lorsque la nouvelle de leur mort se répand, des milliers de personnes s’agglutinent autour de leurs dépouilles, en direction du médecin légiste. Des fanatiques essayent alors d’arracher des souvenirs, tels que des morceaux de vêtements ensanglantés, des cheveux voire une oreille. La cavale de Bonnie and Clyde prenait donc fin. Tout le contraire de leur héritage qui ne faisait que commencer… Reproduction de la fusillade qui a mené à la mort de Bonnie and Clyde, suivi de vraies images montrant leurs corps après l’attaque âmes sensibles s’abstenir 🚫. Bonnie and Clyde, une histoire ancrée dans la légende Bonnie and Clyde, avec leur histoire de criminels hors norme, ont marqué l’esprit de milliers d’Américains avec leur cavale rocambolesque. À une époque où la Grande Dépression frappait de plein fouet, leur histoire a eu au moins le mérite de divertir une population qui en avait bien besoin. En se penchant sur leur vécu, nous avons ainsi appris que leur image était en réalité bien loin de ce que le cinéma a l’habitude de représenter. Leur histoire, plus proche du crime que de la romance, nous fait donc retenir les nombreux braquages, les meurtres au nombre de 13 et une carrière de gangsters relativement mitigée. En effet, Bonnie and Clyde ne menait pas la belle vie contrairement à ce que beaucoup croient. Leurs casses leur rapportaient généralement peu et ne leur permettaient juste de quoi survivre la plupart du temps. Loin derrière des gangsters confirmés de leur époque tels que John Dillinger ou Pretty Boy Floyd qui les méprisaient d’ailleurs, on retiendra finalement d’eux le contraste saisissant entre une histoire d’amour touchante et une vie de brigands impitoyables. Sources Films et séries sur Bonnie and Clyde Films 🎬 The Highwaymen 2019 Bonnie and Clyde 1967 Bonnie and Clyde 1958 Séries 📺 Bonnie and Clyde 2013 Bonnie & Clyde, la véritable histoire 1992 Vidéo sur la vie de Bonnie and Clyde
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Le Film Noir La quintessence de ce que Buñuel appelle l’amour fou » a très souvent été associée aux couples fugitifs, pas seulement dans le film noir mais au cinéma en général. Les couples en cavale sont des parias et des hors-la-loi, traqués et condamnés d’avance, généralement morts ou agonisants à la fin du film. En tant que sous-type, le couple fugitif a une longue histoire, de Scarlet Days de Griffith 1919 à Mad Love De l’amour à la folie, 1995 et Yellowknife 2002. Mais, même en admettant quelques variantes modernes telles que Thelma et Louise 1991, les films entrant dans cette catégorie ne sont pas légion. Beaucoup, sinon la plupart, furent réalisés pendant la période classique du film noir, dans les 15 ans qui s’écoulèrent entre You Only Live Once J’ai le droit de vivre, 1937 et Where Danger Lives Voyage sans retour, 1950. Le caractère obsessionnel de l’amour et l’aliénation sociale des fugitifs sont par excellence des thèmes du Noir. YOU ONLY LIVE ONCE Fritz Lang, 1937 Dans son étude sur le film noir Paint it Black, Raymond Durgnat dresse un rapide portrait du couple fugitif sous l’intitulé En cavale » Cette fois, les criminels, ou les innocents piégés, sont essentiellement passifs et fugitifs et, même quand ils sont tragiquement et honteusement coupables, ils restent suffisamment sympathiques pour que le public soit tiraillé entre, d’une part, la pitié, l’identification et le regret, et, de l’autre, la condamnation morale ou le fatalisme conformiste. » La prose de Durgnat est si dense qu’elle masque les failles de son analyse. Ce qui autorise, voire force, la pitié ou l’identification avec les innocents ou les coupables, c’est la nature de la plupart des couples fugitifs et de leur amour fou obsessionnel, chargé de désir érotique, allant bien au-delà du simple romantisme. THEY LIVE BY NIGHT Nicholas Ray, 1948 Le Noir étant autant un style qu’un genre, la manière de dépeindre la passion débordante des fugitifs est plus significative que les éléments de l’intrigue justifiant leur cavale. Certains de ces amants ne sont encore que des enfants, comme Bowie et Keechie dans They Live by Night Les Amants de la nuit, 1948 de Nicholas Ray. Par leur naïveté, illustrée par la demande de Keechie à Bowie de lui apprendre à embrasser, ce film rappelle le couple modèle de Fritz Lang dans You Only Live Once. THEY LIVE BY NIGHT Nicholas Ray, 1948 They Live by Night de Ray reprend l’aspect élégiaque de You Only Live Once, épousant presque la forme d’une fable. Ses personnages avec des noms aux consonances étranges – Bowie, Keechie, T-Dub, Chickamaw – vivent dans un monde de garages crasseux et de motels minables, en marge, loin de l’ordinaire, mais nimbé par l’aura du mythe. Ses amants fugitifs étant à peine sortis de l’adolescence, l’ironie centrale se situe précisément dans la jeunesse et l’innocence de ces héros hors-la-loi », Bowie est trop naïf pour survivre car son manque de sophistication permet à de vrais criminels comme T-Dub et Chickamaw de profiter de lui. Autrement, comment auraient-ils pu le convaincre que le seul moyen d’effacer son casier judiciaire est de s’offrir les services d’un avocat ? Or, quel meilleur moyen de trouver de quoi payer cet avocat que d’aider ses amis à braquer une banque ? Même le bon sens de Keechie ne peut sauver Bowie de son ingénuité. Elle peut l’aider en le soustrayant à l’influence de T-Dub et de Chickamaw, mais le couple ne peut se soustraire aux entraves mortelles de la société elle-même. Comme la sonnette du marieur qui joue une marche nuptiale grinçante pendant qu’il vante une cérémonie de luxe incluant un portrait instantané de l’heureux couple », le monde réelles heurte par sa médiocrité et son insensibilité. Il les leurre avec de faux espoirs d’évasion, tel que le bungalow du motel enfoui dans les bois où ils se réfugient un temps. À la fin, Bowie est coupable et doit mourir. Mais, contrairement à la façon dont Lang traite Eddie Taylor, Ray présente le sort de Bowie comme étant moins déterminé par un destin implacable que victime d’une simple malchance. On pourrait objecter que le caractère poignant des relations dans You Only Live Once et dans They Live by Night relève autant du monde romantique que de celui du Noir. L’aspect le plus sombre de ces films, surtout dans le contexte du Hollywood grand public, est que un ou les deux membres du couple trouvent la mort. Apparemment, le concept simple de rétribution morale, qui veut que les coupables meurent, sert à la fois de ressort dramatique et d’exigence dictée par le code moral hollywoodien. L’accent mis par les cinéastes sur l’innocence de leur héros, littéralement dans le cas d’Eddie qui n’est pas coupable du crime dont on l’accuse, et émotionnellement pour Bowie qui est piégé par des criminels plus âgés et fourbes, rend ces films encore plus sombres et les inscrits fermement dans le cycle Noir. TOMORROW IS ANOTHER DAY Felix Feist, 1951 Il existe des exemples plus optimistes de couples fugitifs dans le film noir. Shockproof Jenny, femme marquée, 1949 réalisé par Douglas Sirk et Sam Fuller, et Tomorrow is Another Day Les Amants du crime, 1951, de Felix Feist, réalisateur et scénariste de The Devil Thumbs a Ride de 1947 sont deux exemples où les couples en cavale survivent. Mais leur sensibilité noire » est entretenue par un amour fou. Comme dans You Only Live Once, les héros de ces deux films ont déjà été accusés d’un crime avant le début du récit. jenny, femme marquée rajoute l’élément du flic renégat » avec son personnage de contrôleur judiciaire poussé par son amour obsessif à s’enfuir avec sa détenue en conditionnelle accusée de meurtre. Tomorrow is Another Day va encore plus loin. Les deux héros forment un mélange bizarre de perversion et d’innocence. L’homme, Bill Steve Cochran, a grandi en prison, condamné pour un meurtre commis sous l’influence d’une colère incontrôlable quand il était tout jeune. Mis en liberté conditionnelle une fois adulte, il manque d’expérience sexuelle. Tel que l’incarne Cochran – plus connu pour ses rôles secondaires dont le gangster qui cocufie le Cody Jarrett de James Cagney dans White Heat L’Enfer est à lui -, Bill a une maturité physique qui contredit son retard sur le plan sentimental et émotionnel. La femme, Catherine Ruth Roman, qui devient l’objet de ses désirs obsessionnels, est une taxi-girl/prostituée. Là encore, on retrouve le thème du flic voyou, cette fois sous la forme d’un inspecteur de police qui est amoureux de Catherine, tente de la violer et se fait tuer. Comme la plupart des couples fugitifs de Hollywood, y compris Eddie/Jo et Bowie/Keechie, les amants du crime » sont des prolétaires. À l’instar du couple de Jenny, femme marquée, qui trouve du travail sur un champ de pétrole, Bill et Catherine cherchent refuge dans l’anonymat des ouvriers agricoles journaliers. SHOCKPROOF Douglas Sirk, 1948 À la fin, par une subtile ironie, aucun des deux couples de Jenny, femme marquée et des Amants du crime n’a su prendre en main sa destinée ni créer les conditions de son salut. Ils ne doivent leur survie qu’au fait d’avoir été innocentés. Pour de nombreux couples en cavale, surtout dans le contexte du film noir, le soutien émotionnel que pourrait leur apporter tout espoir d’évasion ou l’aide généreuse d’inconnus passe après leur propre passion. Quand l’amour fou tel que le décrit Buñuel est une passion dévorante, chaque action, qu’il s’agisse de se planquer, de voler de l’argent ou de tuer des intrus, est une tentative désespérée pour rester en liberté afin de donner libre cours à cette passion. YOU ONLY LIVE ONCE Fritz Lang, 1937 Bien que réalisé seulement deux ans plus tard, Gun Crazy Le Démon des arme et son couple se situent aux antipodes de l’innocence de They Live by Night. Quand Clyde montre son arme pour la première fois à Bonnie dans Bonnie and Clyde d’Arthur Penn 1967, elle caresse nonchalamment son canon. En tant que métaphore sexuelle, ce n’est rien à côté de la rencontre des amants de Gun Crazy , réalisé par Joseph H. Lewis sorti initialement aux États-Unis sous le titre Deadly is the Female, mortelle est la femme », Le premier plan d’Annie Laurie Starr Peggy Cummins, tireuse d’élite dans une fête foraine, est pris en contre-plongée tandis qu’elle entre dans le cadre en tirant en l’air avec deux pistolets. Elle lance un défi au public et Bart Tare John Dall se propose. Bientôt, ils font sauter des têtes d’allumettes sur le sommet de leurs crânes respectifs. La séquence s’achève sur leurs regards qui se croisent. Laurie, qui a perdu, esquisse un sourire enjôleur. Bart, le vainqueur dont la puissance a été établie, affiche un large sourire. Ce n’est là que leur première rencontre. Bart décroche un emploi dans la fête foraine et, dès lors, Laurie porte son béret de guingois, des pulls moulants et un rouge à lèvres vif. Jaloux, le patron de la fête foraine les vire tous les deux et le couple mène grand train jusqu’à ce que Bart ait épuisé toutes ses économies. Laurie tente de le convaincre qu’ils gagneront plus d’argent en montrant leurs talents de tireurs dans des banques plutôt que dans des foires. Comme il hésite encore, elle s’assoit sur le bord du lit, enfile ses bas d’un air faussement pudique et lâche son ultimatum c’est ça ou je te quitte. Bart capitule. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 L’atmosphère puissamment érotique que Lewis construit dans la première partie du film n’a rien de subtil, même pour 1950, comme l’ont observé avec enthousiasme Borde et Chaumeton en 1955 Le Démon des armes, disons-le, met à l’écran un couple exceptionnellement séduisant qui n’en est pas moins meurtrier. » L’aspect physique des amants influence considérablement la perception du spectateur. La performance des acteurs peut entretenir ou contrer l’impression visuelle, souvent aidée en cela par des détails physiques tels que les costumes et le maquillage. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 Parce qu’ils forment un si beau couple et parce que, comme le dit Bart, ils vont ensemble comme des armes et des munitions, l’intensité de leur amour fou naissant est immédiate et flagrante. Les camarades de Bart lors de la parade de la fête foraine s’en rendent compte, tout comme le propriétaire de l’attraction de tir, qui l’engage néanmoins. Si, au début, la passion de Laurie est moins visible, elle ne se marie pas moins avec Bart et place tous ses espoirs en lui. À ce stade, la folie furieuse de l’amour fou est prête à exploser. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 À mesure que Gun Crazy, l’attraction physique entre les deux amants s’associe, pour Laurie du moins, à l’excitation que provoquent en eux leurs méfaits. Laurie explique à Bart que la peur pourrait lui faire tirer sur des innocents. Toutefois, ses vrais sentiments deviennent particulièrement clairs dans la célèbre longue prise du braquage d’une banque de la petite ville de Hampton. Durant toute la séquence, la caméra est installée sur la banquette arrière de leur Cadillac volée on voit Bart et Laurie en costumes de western, soi-disant pour participer à la parade d’une fête foraine itinérante. Naturellement, cela suggère également qu’ils sont les résidus d’une autre époque, des desperados d’une trempe plus proche de Jessie James ou de Belle Starr que de Bonnie et Clyde. Pendant que Bart se trouve dans la banque, Laurie use de ses charmes pour distraire puis assommer un agent de police qui passait par là. Cet incident l’a secouée et excitée. Quand ils prennent la fuite, elle lance un coup d’œil derrière eux, ses mains autour du cou de Bart comme pour l’embrasser. Durant ce bref regard, haletante, donnant le dos à la route en se tenant face à la caméra, son sourire est indubitablement sexuel. Selon les critères actuels, la simple insinuation qu’un acte criminel pourrait provoquer un plaisir sexuel peut paraître bien banale. Mais la construction de cette scène dans Gun Crazy, la perspective soigneusement contrôlée depuis l’arrière de la voiture et le fait que toute la séquence soit tournée en un seul plan, crée chez le spectateur une tension subtilement analogue à celle du couple. Le relâchement de cette tension à la fin de la scène est synchronisé avec l’apaisement de Laurie. Pour utiliser une terminologie moderne, elle est en train de développer une dépendance à la violence. D’abord motivée par le désir d’argent et de tout ce qu’il permet d’acheter », elle a besoin désormais de sa montée d’adrénaline. En entretenant la dépendance de sa compagne, Bart est, lui, un accro » typique. Contrairement aux couples fugitifs qui les ont précédés, qui fuient pour se sauver d’accusations injustes, Bart et Laurie ont choisi de devenir des criminels. À mesure qu’ils deviennent de plus en plus dépendants l’un de l’autre, le processus de They Live by Night est inversé. Plutôt que deux innocents dont l’interdépendance totale, platonique, devient une relation sexuelle, l’attirance purement physique de Bart et de Laurie devient un lien affectif. Il est donc logique que le point d’orgue émotionnel du film suive immédiatement leur dernier hold-up. Laurie a décidé qu’ils se sépareraient et se rejoindraient plus tard afin de semer ceux qui les traquent. Ils rejoignent une seconde voiture et partent dans des directions opposées. Soudain, au même moment, ils font demi-tour et se rejoignent. Comme les archétypes de Buñuel, le couple de Lewis s’étreint au milieu de la rue, indiquant figurativement à la société qu’ils ne se laisseront pas séparer. Après cette déclaration d’amour fou, il est entendu qu’ils doivent mourir. Ils mourront ensemble, lui la tuant dans un dernier geste pervers d’amour. [Film Noir – Alain Silver & James Ursini, Paul Duncan Ed. – Ed. Taschen 2012] TOMORROW IS ANOTHER DAY Felix Feist, 1951 THEY LIVE BY NIGHT Les Amants de la nuit – Nicholas Ray 1948 Ce n’est pas un film de gangsters, un récit sordide de sang et de misère, précise Nicholas Ray à ses producteurs, pour son premier film, mais l’histoire d’amour de deux jeunes gens qui n’ont jamais été correctement présentés au monde. » Terrifiés par le pamphlet social qu’ils sentent en filigrane l’action se situe dans les années 30, en pleine crise économique, les responsables du studio RKO repoussent, remanient, censurent le scénario. L’amour fou isole les amants, leur fait oublier leurs obligations sociales habituelles, rompt leurs liens familiaux ordinaires et, au bout du compte, provoque leur perte. Cet amour effraie la société, la choque profondément. Elle va donc utiliser tous les moyens possibles pour séparer ces amants comme elle le ferait de deux chiens dans la rue. » Luis Buñuel GUN CRAZY Le Démon des armes – Joseph H. Lewis 1950Bien que Gun Crazy Le Démon des armes n’ait été tourné que quelques années plus tard, le duo dépeint par le réalisateur Joseph H. Lewis et le scénariste Dalton Trumbo est bien loin de l’innocence des couples en cavale de You Only Live Once J’ai le droit de vivre, 1937 de Fritz Lang ou des They Live by Night Les Amants de la nuit, 1949 de Nicholas Ray. Au contraire, ces amants diaboliques annoncent l’érotisme patent des films néo-noirs postérieurs à la censure, comme Bonnie and Clyde 1967 d’Arthur Penn et Guncrazy 1992, l’hommage réalisé par Tamra Davis
Undocumentaire de 74' sur la véritable histoire de Bonnie et Clyde, aidé par le capitaine Frank Hamer qui participa à l’embuscade du 10 avril 1934. On y trouve notamment des photos du cadavre de Bonnie Parker et un témoignage de Floyd Hamilton, ancien compagnon d’arme de Clyde Barrow. Aux origines du genre.
Jusqu'à la mort, rien n'arrête la folle équipée sauvage et romantique de Bonnie Parker, la fille, et de Clyde Barrow, le garçon. Ils ont vingt-deux... Lire la suite 13,57 € Neuf Définitivement indisponible Jusqu'à la mort, rien n'arrête la folle équipée sauvage et romantique de Bonnie Parker, la fille, et de Clyde Barrow, le garçon. Ils ont vingt-deux et vingt-trois ans. Deux années durant 1932-1934, les amants terribles ensanglantent le sud des Etats-Unis et mobilisent toutes les polices. La traque de Bonnie Parker et de Clyde Barrow laisse une longue trace de sang une douzaine de morts, policiers et civils. Amours, voitures et fusillades. A la barbe des policiers, la bande à Barrow poursuit une cavale trépidante qui unit jusqu'à leur dernier souffle un jeune voyou de la banlieue de Dallas à une fille rêveuse et idéaliste, poétesse à ses heures. Cela se passe aux Etats-Unis, lors de la Grande Dépression, quand le désespoir s'installe dans le pays. Au moment où les Capone font des affaires, Bonnie et Clyde sont propulsés dans une aventure sans issue. Une légende naît. Elle défiera le temps grâce au film d'Arthur Penn 1967 interprété par Warren Beatty et Faye Dunaway. Sans oublier la " petite musique " de Serge Gainsbourg. Slim Jim et Mirna LoyTendre compliceEn cavaleL'enfer de HuntsvilleL'amour en filigraneLibéré sur paroleLa rechuteDéluge à KaufmanLe point de non-retourLa spirale de la violenceLe bout du chemin Date de parution 09/09/1999 Editeur Collection ISBN 2-7357-0182-4 EAN 9782735701827 Présentation Broché Nb. de pages 166 pages Poids Kg Dimensions 13,6 cm × 21,5 cm × 1,6 cm Biographie de Frédéric Perroud Frédéric Perroud est critique littéraire et écrivain.
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bonnie and clyde histoire d amour