Bienvenuesur la liste des Les Dessins animés qui vous menera aux fiches détaillées du programme qui vous a fait vibrer durant votre jeunesse (pour les plus ag s d'entre-nous :o)
La Corneille InterprĂšte Michel Faubert Corneille, ma noire Tu me fais prendre la femme que jâaime Du mĂȘme croassement rauque et souverain Dans lâimmĂ©moriale et la rĂ©ciproque Secousse de nos corps Dans les contes, les corneilles et les corbeaux symbolisent la mort. Pour lâauteur de LâHomme rapaillĂ©, ici, lâoiseau noir Ă©voque aussi un dĂ©sir brĂ»lant, inĂ©luctable. Ă laquelle de ces deux fatalitĂ©s pensiez-vous en enregistrant la chanson? "Au QuĂ©bec, beaucoup des contes transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration viennent de France, oĂč lâimaginaire et le symbolisme ne sont pas les mĂȘmes quâici. Pour les Français, les corneilles et les corbeaux sont associĂ©s Ă la mort, alors quâau QuĂ©bec, la corneille annonce lâarrivĂ©e du printemps, avec toute la montĂ©e du dĂ©sir que ça comporte, ce quâĂ©voque ici Miron. Dans la rĂ©gion de LanaudiĂšre, lâexpression "la tempĂȘte des corneilles" dĂ©signe la derniĂšre tempĂȘte de neige de lâannĂ©e. Câest un peu la mĂȘme chose avec lâimaginaire autour du loup. Dans les contes, on parle toujours du grand mĂ©chant loup, mais ici, les loups ont de lâespace, des montagnes, des forĂȘts et des champs Ă explorer. Puisquâil le voit moins souvent, le QuĂ©bĂ©cois nâa pas vraiment peur du loup." Ma rose Ă©ternitĂ© InterprĂšte Pierre Flynn Comme aujourdâhui quand me quitte cette fille Chaque fois jâai saignĂ© dur Ă nâen pas tarir Par les sources et les noeuds qui mâenchevĂȘtrent Je ne suis plus quâun homme descendu Ă sa boue Magnifique PoĂšme de sĂ©paration 1. Est-ce que, sans le vouloir, un interprĂšte se remĂ©more inĂ©vitablement de lourds chagrins dâamour personnels lorsque vient le temps de mordre dans la souffrance de tels Ă©crits? "Pas dans le cas qui nous concerne, et je ne crois pas que ce soit nĂ©cessaire. Lâauteur a Ă©crit dans le vif dâune sĂ©paration soudaine et dĂ©vastatrice. On est dĂ©jĂ transportĂ© par le grand souffle de Miron, et Gilles BĂ©langer a bien compris ce cĂŽtĂ© haletant, Ă©perdu, abandonnĂ©. Le parcours est dĂ©jĂ tracĂ©. On sâaccroche et on fonce en laissant agir les mots et la musique. Parfois quand je chante, les images envahissent ma tĂȘte. Mais souvent, câest quelque chose de physique, de musculaire. La chanson vit dans notre corps et sa vibration aussi. Pour le meilleur ou le pire, notre vie est notre voix." Retour Ă nulle part InterprĂšte Yves Lambert Ăa ne pourra pas toujours ne pas arriver Nous entrerons lĂ oĂč nous sommes dĂ©jĂ Ăa ne pourra pas car il nâest pas question De laisser tomber notre espĂ©rance Gaston Miron a Ă©crit Retour Ă nulle part aprĂšs la premiĂšre dĂ©faite rĂ©fĂ©rendaire de 1980. Votre interprĂ©tation a capella a tout dâun chant patriotique. Quel message lâhomme doit-il en retenir? "Chanter cette chanson trente ans plus tard revĂȘt pour moi, dans lâair du temps prĂ©sent, une occasion de rĂ©affirmer mes convictions politiques sur lâavenir du QuĂ©bec que jâaime avec passion. Les deux nĂ©gations du refrain ont pour but dâexprimer une affirmation positive et rappellent lâimportance de lâautodĂ©termination. Quand jâobserve la mollesse de nos politiciens devant le totalitarisme industriel, il me paraĂźt Ă©vident que de donner nos territoires sans retombĂ©es Ă©conomiques valables soit une entrave au dĂ©veloppement social, culturel et environnemental. En prenant pour acquis que lâaddition de deux nĂ©gatifs nous donne un positif, les chances sont bonnes pour le prochain rĂ©fĂ©rendum!" Sentant la glaise InterprĂšte Jim Corcoran Sentant la glaise le sanglot Jâai aussi, que jâai La vie comme black-out Sommeil blanc Dans cet extrait de Six Courtepointes, Gaston Miron utilise pour une rare fois un terme anglophone. Vous qui prĂ©sentez la culture quĂ©bĂ©coise au reste du Canada par le biais de votre Ă©mission de radio Ă Propos diffusĂ©e sur les ondes de la CBC, comment introduisez-vous Miron Ă nos compatriotes anglophones? "Je ne me gĂȘne pas pour dire au public anglophone Ă quel point Gaston Miron Ă©tait un indĂ©pendantiste farouche et un ardent militant pour lâidentitĂ© culturelle quĂ©bĂ©coise. Impossible de le passer sous silence, câest lâune des dĂ©finitions de Miron. Contrairement Ă bien des auteurs que je prĂ©sente, je ne traduis pas les Ă©crits de Miron Ă la radio. Je les rĂ©cite en français parce que je ne comprends pas tout Miron. Ce qui est trĂšs bien ainsi. Les choses trop faciles Ă consommer, trop rapidement comestibles, ont une date dâexpiration." Oh secourez-moi! InterprĂšte Michel Rivard Comme on fait pour les noyĂ©s de lâeau noire Qui passent sous le pont du bout de lâĂźle Dans le charroi morne des glaces et des soleils moirĂ©s Secourez-moi Peut-ĂȘtre un peu naĂŻvement, ce passage nous a rappelĂ© LâOubli, cette piĂšce que vous avez Ă©crite sur Claude Jutra. Quel lien voyez-vous entre Secourez-moi et les derniĂšres annĂ©es de la vie du cinĂ©aste qui a prĂ©fĂ©rĂ© le suicide Ă lâalzheimer? "Le seul lien que je puisse voir en est un de synchronicitĂ©, et jâavoue bien humblement quâil mâa Ă©chappĂ© jusquâĂ ce que vous me posiez la question. Les images qui dĂ©ferlent en moi Ă la lecture ou Ă lâinterprĂ©tation des textes de Miron sont Ă lâextrĂȘme opposĂ© de lâanecdotique. Câest pour moi une poĂ©sie de lâessentiel insaisissable, de la prĂ©cision dans lâintangible⊠Chaque fois que je chante Secourez-moi, je suis littĂ©ralement transportĂ© par la musique des mots et tout ce quâils vĂ©hiculent de possibilitĂ©s humaines." Au long de tes hanches InterprĂšte Louis-Jean Cormier Si jâĂ©tais mort avant de te connaĂźtre Ma vie nâaurait Ă©tĂ© que fil rompu Pour la mĂ©moire et pour la trace Je nâaurais rien su Sur cet extrait trĂšs personnel de LâAmour et le Militant, vos arrangements se veulent dĂ©pouillĂ©s et vaporeux, Ă©chafaudĂ©s Ă partir de chants planants et de bruits de vent. Est-ce les textes de Miron qui dictent ici vos enrobages ou les interprĂštes choisis? "Pour moi, ce qui dicte lâarrangement des chansons, câest tout dâabord le mariage entre le texte de Miron et la musique de BĂ©langer, ce qui ressort de la version guitare-voix, ce que je ressens. AprĂšs avoir remaniĂ© la forme, cherchĂ© Ă trouver la structure la plus cohĂ©rente, je vois souvent le tableau final. Je peux aussi penser Ă lâinterprĂšte qui la chantera et influencer la direction vers son habitat naturel, mais jâessaie surtout dâavoir un ensemble de 12 chansons homogĂšnes. Il arrive aussi quâil y ait des flashs comme dans Au long de tes hanches oĂč jâai eu le goĂ»t de chanter sur la terrasse du studio et de capter le bruit de lâautoroute pour rappeler celui de la mer. MĂ©chant contraste, mĂ©chant contrat." Compagnon des AmĂ©riques InterprĂšte Richard SĂ©guin Dans la libertĂ© criĂ©e de dĂ©bris dâembĂącle Compagnons des AmĂ©riques Nos feux de position sâallument vers le large LâaĂŻeule priĂšre Ă nos doigts dĂ©faillante La pauvretĂ© luisant comme des fers Ă nos chevilles Autant porteuse dâespĂ©rance et de libertĂ© que dâinjustice et dâasservissement, lâAmĂ©rique fascine. Y a-t-il un lien entre lâAmĂ©rique ici Ă©voquĂ©e par Miron et celle Ă laquelle vous faites rĂ©fĂ©rence dans JournĂ©e dâAmĂ©rique? "Nous sommes les hĂ©ritiers de toute une gĂ©nĂ©ration de poĂštes qui ont provoquĂ© la grande transformation sociale du QuĂ©bec. Moi et Marc Chabot coauteur de la chanson JournĂ©e dâAmĂ©rique voulions nous approprier notre propre vision de lâautre AmĂ©rique. Une journĂ©e comme le prolongement dâune vie en terre du QuĂ©bec. La vie dâun homme qui porte ses rĂȘves, son histoire et ses combats dans la poitrine. Terminer la chanson avec "Vingt-quatre heures de combat" faisait ainsi Ă©cho Ă lâĂ©veil de notre condition sociale. Ce QuĂ©bec dâaujourdâhui, je le vois silencieux, son souffle est court, son sol encaisse les vieilles blessures, ses lois 101 sâeffritent dans les tranchĂ©es. La parole de Miron est toujours dâactualitĂ©, car tout reste Ă faire et tout appelle Ă une vigilance par rapport Ă nos choix de sociĂ©tĂ© et consĂ©quemment avec le politique. Les mots de Miron ont encore plus de force aujourdâhui, une force essentielle, celle qui nomme la longue quĂȘte individuelle et collective, celle qui donne une conscience de notre existence dans cette partie de lâAmĂ©rique." Amour sauvage, amour InterprĂšte Yann Perreau Amour, sauvage amour de mon sang dans lâombre Mouvant visage du vent dans les broussailles Femme, il me faut tâaimer femme de mon Ăąge Comme le temps prĂ©cieux et blond du sablier Dans cet extrait de LâAmour et le Militant, lâauteur cĂ©lĂšbre un amour sauvage qui perdure malgrĂ© lâĂ©preuve du temps et de lâĂąge. Est-ce que le jeune fougueux et ardent en vous y a vu une utopie? "Non. Lâamour est un dĂ©fi, et jâaime les dĂ©fis. La poĂ©sie de Gaston Miron me dit quâil Ă©tait un passionnĂ©, un batailleur, un amoureux, un homme courageux⊠Un homme intelligent et plein de gros bon sens. Il nây a rien dâutopique lĂ -dedans." Soir tourmente/Le Vieil Ossian InterprĂšte Daniel Lavoie Certains soirs dâhiver, lorsque, dehors, Comme nouvellement Il fait nuit dans la neige mĂȘme Les maisons voyagent chacune pour soi Quel lien faites-vous entre Soir tourmente, un texte saisissant sur la mort de lâhomme, et Le Vieil Ossian fortement inspirĂ© du froid hivernal pour les juxtaposer ainsi? "Ă vrai dire, je ne vois pas tellement Soir tourmente comme un poĂšme sur la mort de lâhomme autant que sur la conscience dâĂȘtre, sur la vie en fait. Nous mourons tous, tous les jours Ă petites lampĂ©es. Si jâavais Ă faire un lien, et jâai, Ă©videmment, vu la question, je dirais que Le Vieil Ossian vient faire un contrepoids jubilatoire Ă ce constat bien vrai, mais quand mĂȘme triste, que la mort nous accompagne tous les jours de notre vie. Le lien, une conscience intense de la vie et de la mort, de la beautĂ© et de la magie qui sont lĂ , dans la matiĂšre mĂȘme de lâunivers." Nature vivante InterprĂšte Gilles BĂ©langer En un tourbillon du coeur dans le corps entier Comme un ciel dĂ©faillant tu viens tâallonger En un tourbillon du coeur dans le corps entier Mes paumes te portent comme la mer Cet extrait et bien dâautres dĂ©montrent Ă quel point Gaston Miron a toujours accordĂ© une importance capitale Ă la musicalitĂ© de ses poĂšmes, au point dâen faire une exigence. Comment avez-vous laissĂ© cette musicalitĂ© guider vos compositions pour le projet Douze Hommes rapaillĂ©s? "Gaston Miron Ă©tait le poĂšte de lâoralitĂ©; le recueil de poĂšmes nâĂ©tait pas la finalitĂ©. Il dĂ©fendait ses poĂšmes sur la place publique. Je suppose que, comme il y a eu plusieurs versions de LâHomme rapaillĂ© oĂč il apportait des corrections, câest sur le terrain quâil dĂ©couvrait le mot juste, une faiblesse ou une longueur. Pour moi, les textes de Gaston Miron chantent dĂ©jĂ , de lĂ le bonheur de les mettre en musique." Avec toi InterprĂšte Martin LĂ©on Je suis un homme simple avec Des mots qui peinent Et je ne sais pas Ă©crire en poĂšte Ă©blouissant Je suis tuĂ© cent fois je fus tuĂ©, un tuĂ© rebelle Vrai que Gaston Miron, homme du peuple, se distingue par une poĂ©sie aux mots simples, mais aux images fortes. Est-ce lâultime but dâun chansonnier, ĂȘtre aussi Ă©vocateur et en mĂȘme temps si simple? "IdĂ©alement, oui, mais ce nâest pas vraiment la premiĂšre Ă©tape au moment dâĂ©crire. Lâessence de la dĂ©marche demeure dâabord assez simple avoir quelque chose Ă dire, le ressentir vraiment, prendre un crayon, y aller avec son coeur, aimer le rĂ©sultat, aimer lâoffrir. Pour le reste, la force dâĂ©vocation et la grandeur dâun texte vont beaucoup selon la sensibilitĂ© et le talent de chacun. Câest comme ça. Il y aura toujours plus grand et plus petit que soi. Mieux vaut alors y aller tout simplement avec sincĂ©ritĂ© et au meilleur de nous-mĂȘmes. Câest un des buts ultimes, ça aussi." Le Camarade InterprĂšte Vincent ValliĂšres Tu allais Jean Corbo au rendez-vous de ton geste Tandis quâun vent souterrain tonnait et cognait Pour des annĂ©es Ă venir Dans les entonnoirs de lâespĂ©rance Qui donc dĂ©mĂȘlera la mort de lâavenir Le Camarade est un poĂšme sur Jean Corbo, jeune felquiste mort en posant une bombe qui lui explosa entre les mains. Quelle image est la plus marquante, le dĂ©sir de changer les choses au pĂ©ril de sa vie ou la triste fin dâun rĂ©volutionnaire tuĂ© par sa propre rĂ©volution? "Pour moi, Le Camarade est un hommage lucide Ă un jeune idĂ©aliste maladroit. On ressent dans ce poĂšme une grande conscience de la fatalitĂ©. Lâimage de la triste fin dâun rĂ©volutionnaire tuĂ© par sa propre rĂ©volution suggĂšre un cynisme qui nâexiste pas chez Miron. Celle du dĂ©sir de changer les choses au pĂ©ril de sa vie glorifie un peu trop le geste de Corbo. QuâĂ cela ne tienne, un jeune homme doit ĂȘtre certes dĂ©sespĂ©rĂ©, malheureux, aliĂ©nĂ© et exploitĂ© pour en arriver Ă poser un tel geste. En 2010 au QuĂ©bec, sommes-nous encore prĂȘts Ă mourir pour des idĂ©es?" Artistes variĂ©sDouze Hommes rapaillĂ©s vol. 2Spectra/Select En magasin le 31 aoĂ»t Ă voir si vous aimez /La poĂ©sie, la chanson, les douze interprĂštes sĂ©lectionnĂ©s ooo MIRON ET LA MUSIQUE On savait dĂ©jĂ que la poĂ©sie de Gaston Miron et la musique faisaient bon mĂ©nage. Ses textes, dâabord, en sont remplis, de musique. Il suffit de les dire Ă voix haute pour saisir aussitĂŽt la maĂźtrise rythmique de leur auteur, sa conscience aiguĂ« de la matiĂšre puis sur scĂšne, Miron aimait bien chanter et sâaccompagner Ă la ruine-babines, dont lui plaisaient sans doute les sons Ă la fois plaintifs et rassembleurs â on trouvera dâailleurs aisĂ©ment des vidĂ©os du Magnifique en action en tapant les mots "Gaston Miron chante" dans le moteur de recherche de la fin de sa vie, le poĂšte conjugue comme jamais la musique Ă la poĂ©sie en montant, Ă©paulĂ© des musiciens Bernard Buisson et Pierre St-Jak, le spectacle La Marche Ă lâamour, quâils donneront un peu partout au QuĂ©bec et dont un disque sera tirĂ© en 1992, lors dâune reprĂ©sentation Ă La Miron serait comblĂ© de voir les chemins quâemprunte aujourdâhui sa poĂ©sie, chantĂ©e depuis quelques annĂ©es par ChloĂ© Sainte-Marie, puis maintenant par ces Douze Hommes rapaillĂ©s qui non seulement en saisissent toute la portĂ©e musicale, mais en prĂ©servent aussi lâessence politique et notion fondamentale, pour qui veut comprendre pleinement le legs de celui qui disait en 1978, en recevant le prix Duvernay de la SociĂ©tĂ© Saint-Jean-Baptiste de MontrĂ©al "Quand je me bats, câest pour ma diffĂ©rence, câest-Ă -dire ma culture au monde. Câest ma version Ă moi de vivre lâhumanitĂ©. Et cette version est une contribution et un enrichissement Ă la culture universelle." Tristan Malavoy-Racine
LaLicorne, nommĂ©e Unicornis en latin ou Monokeros en grec ancien, pourrait se traduire par « qui n'a qu'une corne » ou unicorne. RĂ©putĂ©e immortelle â enfin, presque! â, la Licorne se prĂ©sente souvent sous la forme d'un gracieux cheval blanc â avec des similitudes au corps de la chĂšvre ou du cerf â aux sabots fendus; dont le front est ornĂ© d'une longue corne